Voilà un constat souvent posé sans autre forme de procès et qui mérite vraiment qu’on s’y arrête tant, en surface tout au moins, les signes de désagrégation « sociétaux » (dit-on désormais pour noyer quelque peu le poisson) peuvent apparaître comparables. Or, s’il est bien une utilité à l’historien, c’est celle d’être en capacité de prendre le recul nécessaire à l’analyse à froid – tant que faire se peut – des points de convergence ou au contraire des profondes différences entre deux situations si éloignées. Car si assurément l’histoire ne se répète pas, on dit souvent à la suite de Marx s’appuyant lui-même sur Hegel qu’elle peut « bégayer ». Prenant à bras le corps cette fonction éminente de l’histoire consistant à tenter d’éclairer le présent, ce numéro 50 de 2e Guerre Mondiale a posé la question au professeur Jean-François Murraciole qui en prenant à rebours bien des idées reçues comparatistes nous livre ici une très intéressante analyse de deux situations profondément différentes. Un article à lire absolument, fusse pour n’en pas partager toutes les conclusions.
Parmi les autres composantes de ce très riche numéro, outre les rubriques toujours aussi nombreuses et variées (témoignage, historiographie, matériel, uniforme, nouveautés…), on trouvera un beau dossier signé Stéphane Mantoux sur la dernière phase de la guerre à l’Ouest et un article de David François s’interrogeant sur les raisons hitlériennes de se lancer à la conquête de l’Est. J’y interviens pour ma part sur l’épineuse question du traitement des populations Nippo-américaines aux Etats-Unis pendant la guerre et de ses conséquences.
2e Guerre Mondiale n°50, septembre-octobre 2013, toujours en kiosque actuellement.