Quoi de neuf en Histoire ?

Un podcast remontant à mars dernier, où je répondais aux questions de Ghassan Moubarak à l’occasion de la sortie de mon ouvrage sur la guerre de Sécession. Qu’il en soit ici remercié.

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Interview « Les Voix de l’Histoire »

En décembre 2021, Les Voix de l’Histoire se déplaçaient jusque dans mon Sud-Ouest pour une interview « Guerre de Sécession » en vue de la sortie de mon livre chez Passés Composés début 2022. Merci à Stéphane Dubreil et à son équipe.

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Invité par la librairie Mollat en février 2022 pour y évoquer avec Jean-Baptiste Garros mon dernier ouvrage « La guerre de Sécession, la Grande Guerre américaine, 1861-1865 », sorti chez Passés Composés le 12 janvier. Où l’on parle, beaucoup, et l’on se dessèche, un peu.

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Citation du jour : George Marshall et le discours de la méthode

« Il fallait aller brutalement vite en Europe. On ne pouvait pas se permettre une guerre de Sept ans. Un roi le peut sans doute, mais dans une démocratie vous ne pouvez conduire une lutte aussi prolongée face à des pertes qui montent. »

General of the Army George C. Marshall (1880-1959), chef d’état-major de l’US Army pendant la Seconde guerre mondiale, juillet 1949

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Citation du jour : commander une formation blindée selon « Rad » Radley-Walters

Un Sherman III du SFR en juillet 1944

« Vous devez être vu par vos hommes; vous ne pouvez pas rester derrière. Il faut être avec les autres […] je crois que diriger ses hommes, ça commence au front, prendre les mêmes risques que ses soldats; c’est là que se bâtit la confiance. […] Le plus important, c’est de les diriger en leur parlant par radio, de leur parler sans relâche. En d’autres mots, il ne faut pas prendre de pause et que personne n’entende plus rien, il faut continuer d’appeler […] Au fond, il faut les amener à se couvrir entre eux à mesure des déplacements […], et on vous entend si vous êtes sur un réseau radio d’escadron ou de régiment, tout le monde vous entend, tous les chars, alors ils comprennent ce que fait l’ennemi et ce que vous faites pour le combattre. On ne court pas partout sur le champ de bataille en tirant n’importe où sans que personne ne se parle.»

Sydney « Rad » Radley-Walters (1920-2015), « as » des blindés canadiens en 1944-1945, commandant un escadron du Sherbrooke Fusiliers Regiment (27th Armoured Regiment)

Cité in C. Leslie Mantle et L. Zaporzan, The leadership of S.V Radley-Walters, Canadian Military Journal, 2009

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Question du jour : Quelle était l’origine des (à peu près) 3 millions de combattants de la guerre de Sécession ?

La réponse en une petite infographie certes moche, j’en conviens bien volontiers, mais toute personnelle et réalisée avec cœur.

On y note que les citoyens américains « de souche » ™ ne constituent qu’une petite moitié des effectifs (environ un million d’hommes quand même), le reste étant constitué de de naturalisés américains mais nés à l’étranger (cas de Regis de Trobriand, né français mais naturalisé américain de mémoire en 1855), de diverses minorités étrangères (environ 25%, essentiellement allemands et irlandais), ou encore de volontaires indiens et bien sûr d’environ 200000 (les chiffres oscillent entre 175 et 230000 selon les études) noirs américains, soit environ 10% du total, pour moitié libres et pour l’autre moitié d’anciens esclaves en fuite ou libérés au cours de la guerre.

Côté confédéré, le Sud ne recevant qu’une part infime de l’immigration arrivant dans le pays, la cohésion « ethnique » et nationale est évidemment bien plus forte. Sur une estimation classique et médiane de 900000 hommes (aucune certitude, les évaluations allant d’improbables 600000 à 1,2 million)  on trouve une proportion d’environ 90% de « blancs américains » et seulement 10% de volontaires étrangers déjà installés au Sud ou ralliant la Confédération au cours du conflit. Les esclaves du Sud ne sont pas comptés ici car, sauf cas tout à fait marginal, non combattants, mais il convient de ne pas oublier le rôle essentiel qu’ils jouent malgré eux dans l’effort de guerre confédéré en assurant, outre la production agricole et industrielle,  la plupart des travaux de main d’oeuvre, la logistique et les transports. Leur seule présence permettra à la Confédération de mobiliser d’une manière ou d’une autre la quasi totalité de sa population blanche en age des porter les armes, atténuant (un peu) l’écrasant poids démographique du Nord.

Enfin vous aurez noté, et je vous en remercie, le drapeau pan-africain totalement anachronique ici (puisque datant de 1920) pour évoquer les combattants noirs de l’Union, mais plus évocateur à cette échelle que l’emblème de l’USCT.

 

 

 

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En attendant le prochain retour à une activité cliophagesque normale… tout au moins régulière… disons a minima un peu moins épisodique, signalons, à grands renforts de « nous » de majesté, la sortie depuis le mois de février de notre « Ulysses S. Grant, l’étoile du Nord » qui a rejoint « Robert E. Lee, la légende sudiste » aux éditions Perrin.

Toujours disponible et sorti l’an dernier, cette fois aux éditions Economica, « Le Sud pouvait-il gagner la guerre de Sécession« , en attendant d’autres projets en cours et à venir.

Au passage et en passant, j’adresse un grand salut confraternel et amical à Rémy Porte enfin de retour aux affaires sur l’incontournable blog à la Chouette Guerres et Conflits.

Et ce sera tout pour le moment. Strike the tent !

 

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Citation du jour : Définition de la puissance navale selon l’amiral Nimitz (1945)

CV« Le terme de puissance navale ne doit pas être pris au sens étroit. Il inclut bien des armes et bien des techniques. La puissance navale recouvre bien plus que la quantité de navires  et d’avions de combat, de forces amphibies et de marine marchande. Elle intègre les équipements portuaires de New York et de Californie ; les bases de Guam et du Kansas ; les usines qui sont l’élément essentiel de la guerre ; et les fermes qui produisent le ravitaillement. Tous sont des éléments de la puissance navale. De plus, la puissance navale n’est pas limitée aux matériels et aux équipements. Elle inclut l’organisation fonctionnelle en usage en temps de guerre. Dans le Pacifique, nous avons été capables d’utiliser efficacement notre puissance navale parce que nous avons été organisés tout au long de la chaîne. L’organisation actuelle de notre département de la Marine a permis de prendre des décisions avec efficacité. Elle nous a permis une grande flexibilité. Au cours de chaque opération, nous avons été capables d’exercer notre force au moment et à l’endroit où elle pouvait causer le plus de dommages à l’ennemi. »

NimitzAmiral Chester W. Nimitz (1885 – 1966),

commandant en chef de la Flotte du Pacifique (1941-1945)

Cité par l’Amiral King, Third Report to the secretary of the Navy, 1945

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La Marne, 1914 : au delà du miracle

C’est depuis l’origine un lieu commun mémoriel de considérer la victoire de la Marne de septembre 1914 comme un « miracle » renversant une situation au mieux compromise en profitant d’un singulier Deus ex Machina : un petit tas d’officiers Allemands (Moltke chef d’Etat-major de l’OHL, Kluck et/ou Bülow commandants les deux principales armées de l’aile marchante, et/ou le colonel Hentsch tirant les ficelles de l’Etat-major général et ordonnant la retraite – rayez les mentions inutiles) se prenant les pieds dans le tapis d’une offensive pourtant minutieusement planifiée depuis vingt ans à l’inspiration de tonton Schlieffen.

Le problème avec les miracles, c’est qu’ils se suffisent à eux-mêmes. L’adversaire commet une erreur, Joffre en profite pour contre-attaquer (à coups de taxis croient encore beaucoup de gens) et Kluck se lamente de la volte-face française pas « prévue dans les écoles de guerre ». Dossier clos, fin de l’histoire et vrai début de la « Grande guerre ».

Or, Sylvain Ferreira, déjà auteur d’une très intéressante petite étude sur les Dardannelles dans la même collection nous présente avec sa verve habituelle, claire et efficace, si parfois un peu abrupte, une toute autre perspective de la bataille dans cet ouvrage original pouvant apparaître anachronique dans les termes mais pas dans les réalités de terrain : l’émergence empirique au sein du commandement français et de son général en chef Joffre en particulier, de ce qu’on appellera plus tard « l’art opératif », c’est à dire la capacité à conduire activement l’ensemble des opérations en temps réel en coordonnant ses moyens vers’un objectif intermédiaire placé entre la simple gestion tactique sur le champ de bataille et la stratégie, objectif final de la guerre. Cette capacité de gestion « hors de vue » d’une bataille multiple et évolutive prolongeant en quelque sorte la « grande tactique » de Guibert et Napoléon (concentration de forces dispersées au point décisif) était difficilement accessible jusque là, et ne sera pas (ou peu) théorisée avant les années 1930 en URSS.

Elle est pourtant peu à peu permise en pratique dès la seconde moitié du XIXe siècle par les moyens d’observation, de communication et de liaison modernes (ballons, télégraphe, voies ferrées,  bientôt radios, véhicules, avions…). Dans une certaine mesure, U.S Grant en 1864-1865 ou Moltke (l’ancien) en 1870 s’y essayent déjà, de même que Joffre dès le mois d’août lorsqu’il modifie (insuffisamment) son plan en « basculant » en quelques jours une partie de ses forces (dont le XVIIIe Corps d’armée, les « Poilus du Sud-Ouest » (j’ai réussi à le placer)) vers son aile gauche. En d’autres termes, ce ne sont pas des erreurs ponctuelles allemandes qui sont cause de l’échec sur la Marne, pas plus que l’intervention du destin, c’est une défaillance structurelle de l’OHL, pourtant référence professionnelle de son époque, incapable de s’adapter efficacement à une situation changeante, alors que du côté français et singulièrement de Joffre, on fait preuve au contraire, « de manière empirique, d’une bien meilleure gestion opérationnelle », malgré, là aussi, d’évidentes erreurs d’appréciation qu’il ne faut pas ignorer.

Force est de constater que la démonstration est efficace. La bataille, si décisive pour la suite de la guerre, est ici résolument vue « d’en haut », interrogeant les mécanismes de décision des état-majors, leurs blocages et leurs limites, remis en contexte des évolutions profondes – si pas toujours conscientes – de « l’art de la guerre » en une phase pouvant être qualifiée de « proto-opératique ». Il est évident qu’une centaine de pages (agrémentées d’une belle illustration centrale) n’épuisent pas la question ni ne permettent un niveau de détail tactique que l’on trouvera par ailleurs dans d’innombrables ouvrages, anciens ou plus récents, consacrés à la bataille et qu’un tel reproche serait assez injuste. Son grand intérêt est justement sa problématique originale, à laquelle l’auteur, qualité somme toute assez rare, se tient sans se disperser, et qui invite à redécouvrir l’épisode, sa genèse, son contexte et ses acteurs avec un œil neuf.

Ferreira (S), La Marne, une victoire opérationnelle, 5-12 septembre 1914, coll. Illustoria, Lemme Edit, 114pp. ISBN 978-2-917575-62-8

 

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Cochet / Porte : Histoire de l’Armée française 1914 – 1918

L’Histoire de l’Armée française de François Cochet et Rémy Porte fera tout à la fois date et partie des ouvrages que l’on retiendra prioritairement parmi la pléthore de productions inégales générées par les quatre années de commémoration du centenaire de la Grande guerre.

Alors que les approches historiographiques récentes, pour légitimes qu’elles soient, tendent à s’émietter, à englober, et/ou à se décrocher du fait militaire proprement dit pour ne voir dans la guerre qu’une sorte de contexte figé et quelque peu monolithique (« les tranchées »), et dans ses acteurs, directs ou indirects, avant tout des victimes d’un phénomène immanent, l’ouvrage propose de revenir au phénomène combattant proprement dit et de combler une vraie lacune; celle d’une véritable synthèse moderne de l’appareil militaire français et de son évolution,  dans un cadre strictement circonscrit à ces quatre années de « mort de masse » où il connaît une profonde et unique révolution de ses structures, de ses pratiques et de ses représentations. « L’armée victorieuse de novembre 1918 a davantage de traits communs avec celle de la fin du XXe siècle qu’avec celle qui était entrée en campagne quatre ans plus tôt » rappellent ainsi utilement les auteurs dès l’introduction.

Les cadres et les institutions, l’organisation, les hommes, le matériel, les armes et services, les doctrines ainsi que leurs évolutions entre 1914 et 1918, tous les aspects – sans oublier les questions spécifiques à la Marine et à l’Aéronautique – sont tour à tour remarquablement synthétisés sans lourdeur ni complexité technique propre à décourager le « profane », puisant, au contraire, là où il le faut, les exemples précis donnant du corps et de l’âme à l’analyse. Les questions du  commandement et ses évolutions, de la discipline et de l’obéissance, sont en particulier longuement et finement analysées, très loin des clichés figeant, là aussi, « le soldat » ou la « caste des officiers » dans des représentations monolithiques sacralisées ou honnies. L’un des nombreux mérites et intérêts de l’ouvrage est d’ailleurs, en général, de montrer s’il en était besoin que, pas plus que pour d’autres institutions ou sociétés particulières, la société militaire, qui plus est celle de 1914-1918 se confondant largement avec l’ensemble de la nation, ne saurait être perçue et analysée comme un ensemble unique aux comportements figés mais évolue au contraire de façon considérable tout en présentant une infinie variété de réalités et de situations différentes.

Une synthèse de référence sur un sujet souvent trop « technicisé » ou, à l’inverse, un peu écarté et brossé à trop gros traits.

Cochet (F) et Porte (R), Histoire de l’Armée française 1914-1918, Tallandier, 2017, 520pp

 

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