Scotland the Brave, les Ecossais et la guerre de Sécession

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Soldats du 79e Highlander de New York en grande tenue de parade plusieurs années après la guerre, en 1872

Journée particulière que ce 18 septembre 2014 qui voit l’Ecosse, l’un des plus vieux pays d’Europe, se rendre aux urnes pour décider de recouvrer, ou non, sa souveraineté et son indépendance perdue depuis trois siècles.

Parmi les innombrables épisodes de la riche et longue histoire écossaise, j’ai choisi d’apporter ma petite contribution en forme d’anecdote par un bref tour d’horizon (rapide, soyez rassurés) de la participation des Ecossais à la Guerre de Sécession.

Dans le melting-pot que sont déjà (en tout cas en partie) les Etats-Unis du XIXe siècle, le lien avec le pays d’origine reste souvent très fort, traversant fréquemment les générations même de façon parfois très « fantasmée ». On trouve cette mosaïque de « nationalités » surtout au Nord qui bénéficie déjà d’une immigration beaucoup plus forte qu’au Sud. Des formations militaires « nationales » regroupant des immigrés de plus ou moins longue date arborant fièrement leur identité culturelle commune sont ainsi nombreuses dans la milice, se transformant en autant de régiments pendant la guerre. On trouve beaucoup d’unités « allemandes » venues des états du Midwest, »irlandaises » (avec les célèbres ‘Irish Brigades’ nordiste et sudiste qui combattront parfois face à face) de la côte Est, mais aussi « françaises » (exemples du 55e régiment de New York, ou d’une partie du 10e de louisiane confédéré), espagnoles ou encore, puisque c’est le sujet du jour, « écossaises ».

Parmi ces dernières, formées d’immigrants écossais de fraîche date ou d’ascendance plus lointaine, on peut noter :

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Uniformes de la milice écossaise de New York

– Le 12th Illinois Volunteer Infantry Regiment formé à partir de la milice de Chicago (Highland Guard of Chicago) et parfois surnommé 1st Scotch Regiment. Son chef, John McArthur, un immigré natif d’Erskine dans les Lowlands, sera l’une des personnalités les plus éminentes et reconnaissables parmi les Ecossais de l’armée américaine. Bientôt promu général, portant avec ses hommes une coiffe caractéristique, il prendra la la tête d’une brigade surnommée « Highland Brigade », unité qui combattra notamment à Shiloh en avril 1862.

– Le 79th New York Volunteer Infantry (ou Highland Guard of New York, puis 79th Cameron Highlanders) d’abord commandé par Samuel Cameron, un frère du ministre Cameron du gouvernement Lincoln, tué à Bull Run, puis par le colonel Samuel McEnzie Elliott. Levé dès les premiers jours de la guerre et combattant jusqu’à Appomattox, le régiment sera de toutes les batailles ou presque au sein de l’Armée du Potomac, mais aussi dans le Tennessee. Il finira la guerre connu comme le régiment ayant « combattu lors de plus de batailles et parcouru plus de miles que n’importe quel autre régiment new-yorkais ».

McArthur

John McArthur

Plus étonnant peut-être est le nombre d’officiers de haut rang des deux armées présentant et revendiquant souvent à des dégrés divers une origine ou une ascendance écossaise, même s’il est difficile de toujours faire la part des choses et séparer la « légende familiale » ou généalogique de la réalité. Outre McArthur, la liste des  autres « Mac » est ainsi déjà longue, à commencer par plusieurs « têtes d’affiche » de l’armée fédérale : les généraux McDowell, McClellan, McClernand, McPherson ou encore McCook. A cette liste s’ajoute le général Winfield Scott, Irving Gilmore, Thomas « Stonewall » Jackson, ‘JEB’ Stuart et même peut-être, mais alors le fil « écossais » serait dans ce cas bien ténu, Robert E. Lee (d’ascendance principalement anglaise).

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Tartan « rouge » du Clan Grant

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Ulysses S. Grant, un cousin perdu du Clan éponyme ?

Reste, bien sûr, pour achever ce petit tour d’horizon loin d’être exhaustif, le cas d’Ulysses S. Grant (Hiram Ulysses Grant de son véritable nom de naissance) dont, rapportent certains ouvrages*, se basant en partie sur des traditions orales incertaines mais souvent admises, les deux branches familiales seraient elles-aussi d’ascendance écossaise, du XVIIe siècle. On signale par exemple que parmi les 27 membres fondateurs de la Société de Charité écossaise de Boston vers 1650, trois sont des Grant. D’ailleurs, la « Clan Grant Society » américaine ne manque pas de s’honorer d’un tel héritage, alors…

 * D. Mac Dougall, Scots and Scots descendants in America, New York, 1917. A dire vrai, le sujet mériterait d’être creusé pour un certain nombre de personnalités citées, dont Grant, pour débrouiller des questions généalogiques parfois fort compliquées; mais on ne peut pas tout faire; je m’en tiendrai donc pour aujourd’hui à ce bref tour d’horizon. 🙂

A propos Cliophage

Historien et Journaliste; Spécialiste d'histoire militaire contemporaine (XIXe - XXe siècle), défense & plus si affinités
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