« C’est bon ! On mobilise dans toute l’Europe. Sur une querelle de loup à agneau, cherchée par une grande puissance à un petit peuple, par un agrégat de nations à une race qu’elles prétendent écraser et subjuguer, les Européens depuis l’Atlantique jusqu’à l’Oural, vont s’entre-tuer. On va voir ce que l’on n’avait point vu depuis qu’il y a une civilisation européenne : toutes les nations se lever en armes et se provoquer à la destruction. »
Frédéric Masson (1847-1923), historien de l’Empire et académicien in « Et les Vieux ?« , article paru dans l’écho de Paris, édition du 2 août 1914.
Si l’enthousiasme est assurément discret, l’inquiétude est singulièrement prophétique à l’orée d’une « Grande guerre » que d’aucuns affectent de croire brève et fraîche, si ce n’est joyeuse.
Frédéric Masson est un historien trop oublié maintenant, mais qui était l’un des plus fins et des plus érudits sur Napoléon. Tout le monde a puisé chez Masson. Mais il faut surtout voir les livres qui ne sont pas issues de chroniques journalistiques. Ce sont de vrais travaux de recherche, et c’était un érudit hors-pair.
En effet. Merci de ces précisions.